Le système d’attachement est l’une des astuces de l’évolution. Il permet aux créatures faibles de rechercher des créatures plus fortes pour « prendre leur envol » en cas de danger. Elles augmentent ainsi leurs chances de survie. C’est la base de la théorie de l’attachement.

C’est un système qui est plus prononcé chez les enfants. Mais John Bowlby, le créateur de cette théorie, l’affirme : le type d’attachement affecte le comportement dans toute relation étroite « du berceau à la tombe ». La façon dont la relation s’est construite dans la famille façonne les attentes, le comportement et les perceptions des futurs partenaires. Cindy Hazan et Phillip Shaver ont ensuite avancé la théorie selon laquelle l’amour est le même processus de formation de l’attachement. Cette théorie s’applique désormais à d’autres types de relations étroites entre personnes.

Le système se met en marche lorsqu’une personne éprouve de la peur ou du stress. D’un point de vue évolutif, la proximité avec les autres augmente les chances de survie ; d’un point de vue psychologique, elle réduit l’anxiété. Le système s’éteint lorsque la personne se sent suffisamment en sécurité. Dans le cas contraire, le système continue à fonctionner, en tout ou en partie.

Cela oblige à « rattraper » sans cesse l’objet de l’attachement (hyperactivation du système) ou à « éviter » sans cesse (désactivation du système). Les personnes qui « fuient » essaient de ne pas se rapprocher des gens, de nier le besoin d’attachement et d’éviter l’interdépendance dans les relations. Ceux qui « rattrapent le temps perdu », en revanche, s’efforcent activement d’obtenir la proximité, le soutien et l’amour, mais ne sont jamais sûrs d’y parvenir.

Attention : types d’attachement dans une relation
Si, enfant, on a dû « fuir » des soins hyperparentaux ou « rattraper » des parents indifférents, cette dynamique durera toute la vie. L’intensité de la « course » dépend du fait que les participants présentent des niveaux élevés d’anxiété face à l’intimité ou d’évitement de l’intimité. Sur la base de ces dimensions, on distingue quatre principaux types (styles) d’attachement.

Style d’attachement
Anxiété : faible
Évitement : faible

Pendant l’enfance : les parents sont attentifs aux besoins et aux demandes d’aide de l’enfant et établissent un bon lien affectif. L’enfant se sent en sécurité, se sent accepté et n’a pas peur de s’exprimer.

Signes chez l’adulte :
N’a pas peur d’être abandonné ou « étouffé » par l’amour
Il a sa propre opinion et respecte celle des autres.
Ne contrôle pas ou ne manipule pas son ou sa partenaire
Forme un lien affectif stable
Sait qu’une relation est un lieu sûr, où l’on est toujours accepté et soutenu.
Classe de relation : pas une course

Les personnes de type fiable ne rattrapent pas leur retard et ne s’enfuient pas. Elles ont une attitude positive à l’égard d’elles-mêmes et des autres. Pour elles, la proximité est confortable, elles n’ont pas peur de dépendre des autres – ou que les autres dépendent d’elles. L’anxiété chronique concernant les relations n’est pas non plus inhérente à ces personnes. En cas de conflit, ils n’essaient pas d’éviter la conversation ou de déverser un torrent de ressentiment sur l’autre personne. Au contraire, ils font de leur mieux pour comprendre ce qui se passe et trouver une solution qui satisfasse les deux parties.

Type d’attachement anxieux (anxieux-stable)
Anxiété : élevée
Évitement : faible

Pendant l’enfance : Les parents sont peu réceptifs et instables, alternant entre indifférence et affection. Les besoins de l’enfant ne sont pas satisfaits.

Signes chez l’adulte :
Peur d’être abandonné et rejeté
Attache une grande importance aux réactions du partenaire
A besoin d’une affirmation constante de la réciprocité
A du mal à se séparer de son partenaire, ne s’affirme pas facilement
Peut à peine tolérer l’absence de son partenaire.
Classe de relation : la course en rond

Les personnes « anxieuses » ne sont pas sûres d’elles-mêmes et espèrent s’appuyer sur un partenaire romantique. Un conflit interne les fait douter de leur propre valeur, elles ont peur de perdre leur partenaire et ressentent le besoin d’être aussi proches de lui que possible. Par exemple, s’il décide soudainement de passer du temps avec des amis, pour l' »anxieux », cela peut signifier qu’il est rejeté. Il passera alors la soirée en larmes, essayant de comprendre par qui il a été remplacé.

Type d’attachement évitant (type évitant-rejet)
Anxiété : faible
Évitement : élevé

Enfant : ce type d’attachement est associé à l’expérience du rejet de l’attachement. Par exemple, lorsque les parents sont bienveillants mais aussi froids et insensibles aux besoins émotionnels de l’enfant. L’enfant en conclut qu’une relation étroite est une formalité et qu’elle ne permet pas de couvrir ses besoins réels.

Signes chez l’adulte :

Commence à se sentir mal à l’aise, « manque d’air » lorsqu’il se rapproche de son partenaire.
Il réagit vivement aux tentatives de son partenaire de le contrôler ou de le limiter.
Souvent, il n’accepte pas d’aide et repousse les gens.
A tendance à ne compter que sur lui-même
A tendance à réprimer ses sentiments et ses besoins
Évite les conflits : il est plus facile de prendre ses distances ou de s’éloigner.
Classe de relation : course d’endurance